La fête de l'infanterie

Posté le 07/09/2023  

La première fête des régiments d’infanterie de ligne a été organisée par le 152e RI de Colmar, symboliquement au Hartmannswillerkopf où s’illustrèrent les Diables rouges en 1915. Dix-huit gardes aux drapeaux ont participé à cette cérémonie.



Si l’infanterie a toujours été considérée comme la « reine des batailles », celle des 300 derniers mètres, elle a souvent été le parent pauvre de l’armée de terre. Ce qui n’est plus le cas. La « biffe », comme on la surnomme, bénéficie depuis plusieurs années, d’un équipement et armement individuel ou collectif de plus en plus sophistiqué.

Une partie de l’infanterie, dite de ligne, la plus ancienne, dont les origines se trouvent dans les bandes de Picardie au XVe siècle, ne bénéficiait pas d’une fête propre faisant mémoire d’une grande bataille ; alors que les chasseurs, les légionnaires ou les marsouins, créés plus tardivement, célèbrent leurs batailles emblématiques (Sidi-Brahim, Camerone et Bazeilles).

Depuis jeudi, c’est chose faite avec cette célébration de la Moskova, victoire de la Grande Armée le 7 septembre 1812 face aux Russes de Koutouzov. Pour cette première, le 152e régiment d’infanterie a été désigné pour organiser cette fête. Et pour faire écho à une autre bataille, la cérémonie s’est déroulée au Vieil Armand, lieu de sacrifice des fantassins, en 1915, ceux que les Allemands surnommeront les Diables rouges.

Sanglante Moskova

« La fête de l’infanterie de ligne est bien plus qu’une simple célébration, insiste le colonel Luisetti, chef de corps du 152e RI. C’est un hommage à l’histoire glorieuse de l’infanterie de ligne, à ses sacrifices, à son courage indéfectible, et à son rôle central dans la protection de la France. Elle ne se substitue pas mais est complémentaire de la Saint-Maurice, patron des fantassins, qui a lieu le 22 septembre ».



Présidée par le général de division Pierre-Yves Rondeau, commandant la 1re division de Besançon, la cérémonie a commencé par l’appel des 18 régiments d’infanterie représentés par leur chef de corps et leur garde au drapeau, dont le régiment de Colmar.

Dans son ordre du jour, le général a précisé l’importance de la bataille de la Moskova qui est la plus sanglante de la campagne de Russie, impliquant plus de 250 000 soldats pour des pertes estimées à 70 000 hommes. Il n’a pas oublié de faire allusion au contexte actuel de guerre en Ukraine.



La cérémonie s’est terminée avec un dépôt de gerbes par les chefs de corps des formations présentes. Deux sous-officiers ont également reçu la médaille militaire.

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