Le soutien aux blessés du 15-2

Posté le 19/06/2023  

Le centre-ville de Colmar était « occupé » par les militaires ce samedi 17 juin de 9 h à 17 h. Chaque compagnie des Diables Rouges a choisi une opération extérieure et le témoignage, sur panneau d’information, d’un blessé du régiment.

Course relais pour les blessés

« Nous ! Militaires ! Nous n’abandonnons pas les nôtres, » clame d’une voix empreinte d’émotion Pierre Houdaille, lieutenant-colonel de son état et commandant en second du 152e régiment d’infanterie. « C’est le cœur qui parle au-delà de l’aspect institutionnel ! » continue-t-il. Ce sont ses mots les plus forts, prononcés devant les élus et les autorités pour nous faire entrer dans cette journée consacrée aux blessés de l’armée de Terre. Il nous rappelle par ces propos que l’armée est une grande famille. Elle est la grande muette parce qu’elle ne se plaint jamais et pour autant, elle s’exprime, elle communique. Elle le démontre encore dans sa tenue qui parle plus qu’un discours. Samedi, les Diables Rouges étaient uniformes, rien d’original mais sans grade apparent : bas de treillis, chaussures montantes de combat et un tee-shirt, le même pour tous.

Lieutenant-colonel Houdaille

Du colonel jusqu’au soldat, le civil n’a vu qu’une famille sans distinction ! C’est pour rappeler qu’en opération, il ne s’agit pas de travailler comme dans le civil mais il faut vivre ensemble : partager la vie, la mort, les repas, les repos et le sommeil. Dans ce cadre-là, la hiérarchie de façade, graduelle, s’efface au profit d’une autre fonctionnelle où chacun donne sa dimension par le rôle qu’il assume. « Le soldat avec qui je suis capable d’aller mourir au combat, c’est quelqu’un avec qui je partage des choses très fortes et très profondes, c’est bien le moins de l’aider quand il est blessé de surmonter ses blessures. » résume l’officier supérieur.« C’est pour cela que nous avons mis en place au côté des institutions, des associations pour donner les moyens de la réhabilitation. » dit encore le commandant en second.

Simulation de l'évacuation d'un blessé

Bien sûr, la première réaction « civile » est de se dire : mais comment ! Cela n’est pas pris en charge ? Si mais comme toujours, jamais complètement. Un peu comme après la guerre de 14/18, la France étant essentiellement rurale, seules les blessures affectant les membres ont été prises en charge estimant que l’agriculteur pouvait toujours aller au champ, il a donc fallu créer en 1921 une association de prise en charge des blessés de la tête et de la face : « les gueules cassées ». Elle est présente encore sur le Champ-de-Mars pour s’occuper des syndromes post-traumatiques. Il n’y a pas eu de témoignage direct de blessés. Mais à l’heure où la « parole libérée » est parfois trop médiatisée, les militaires préfèrent le huis clos thérapeutique qui garantit une meilleure reconstruction. « Nous accompagnons au 15-2 de manière permanente un effectif fluctuant de 30 à 50 blessés par an dans notre commission de suivi régimentaire » précise le major Philippe. Une journée bien réussie en espérant que le message soit passé : « nos blessés sont aussi les vôtres ! »

le clip de la journée